Méthode PEACE : 5 questions à Coline CORNEFERT, Praticien neuro-sensoriel

Bonjour les filles. La semaine dernière nous avons fait connaissance avec Coline, Kinésiologue à Nantes.  Un  très beau métier qu’elle nous a présenté avec amour et passion. Mais Coline n’est pas uniquement kinésiologue. Elle est aussi praticien neuro-sensoriel. Vous ne savez pas ce que c’est  ? Comment ça se passe ? Vous aimeriez découvrir un nouvel univers ? Cela tombe bien, Coline nous explique tout en détail.
Bonne lecture 🙂

Vous êtes praticien neuro-sensoriel PEACE : en quoi cela consiste ?

La méthode PEACE (Processus Empathique d’Abandon Corporel et Émotionnel) est une thérapie neuro-sensorielle mise au point par Stéphane Drouet.

Elle permet de défiger le corps de situations qui n’auraient pas été vécues dans l’amour et qui seraient à l’origine de nos pensées duelles (bien/mauvais, moche/beau, j’aime/je n’aime pas); pour retrouver cet espace de silence originel et d’amour inconditionnel.

A l’aide de notre conscience, la proposition est de nous abandonner à nos ressentis corporels, de les accueillir tels qu’ils sont, sans jugement, sans attente, vis à vis d’une situation passée, présente ou future qui fût, est ou sera génératrice de stress important.

En fait, le corps capte l’information quelques secondes avant la conscience. Toutes nos émotions, pensées, schémas de comportement viennent de l’info transmise par le corps à la tête à 90% via les fascias et le nerf vague. Notre corps a donc les commandes et est le premier à nous avertir d’une situation susceptible d’être dangereuse; ou pas. Et c’est ceci qui sera par la suite à l’origine de toutes nos émotions de peur, colère, frustration, tristesse mais aussi de joie, de bonheur, d’enthousiasme. On va donc prendre le processus à sa base en travaillant directement avec les ressentis du corps. Plus précisément, le défigement des fascias, tissus de connection présents partout (autour des organes, autour des os, des muscles, des fibres musculaires) et responsables de la sensation de crispation, de resserrement, parfois d’oppression associée à la situation perçue comme menaçante, la plupart du temps issu de l’enfance.

Effectivement, durant les premiers instants de vie, nous captons toutes les informations de notre environnement avec notre corps. Parfois cela peut être un ressenti extrêmement violent qui peut s’apparenter à une petite mort.  Pour se protéger et continuer à vivre malgré la situation d’inconfort (rejet, séparation, stress, peur, traumatisme ressenti ou vécu par la maman ou le bébé), la solution la plus efficace est de se couper du ressenti. Le bébé fait donc le choix découper avec les sensations de son corps dans un but de survie et de protection.

Il en revient donc à se couper d’une partie de lui même, à se figer dans un schéma de ressentis sans plus de contact avec le mouvement de la vie. La personne est donc coupée d’elle même et figée par ses réactions dans un passé qui ne correspond plus forcément au présent (ce qui donne naissance aux habitudes, à la zone de confort, à cette difficulté à s’adapter, à cette peur de l’inconnu).

Peut alors s’en suivre une sensation de séparation, de manque car séparation et manque d’une partie de soi. La personne aura alors tendance à chercher à l’extérieur ce qu’elle n’a pas. Sa sécurité, sa confiance, son amour propre, qui normalement sont présentes surtout et avant tout en elle même, comme base. Et non soumis aux fluctuations des conditions extérieures, de son entourage. Il y aura également un manque d’amour car il y a manque d’une partie de soi rejetée. Qui ne pourra jamais être comblée par l’extérieur malgré toutes ses tentatives. Puisque ce qui lui manque est elle même!

Bloqué entre les traumas du passé et l’envie d’avancer, le corps surchauffe et se manifeste par des troubles physiques et psychologiques. Car oui, inconsciemment nous reproduisons des schémas mis en place pendant l’enfance, ces schémas figés que nous pensons comme acquis et que nous répétons inlassablement. Cette Personne construite dans notre corps à travers ses multiples identités-crispations et ses identités-dilatations crée nos peurs et nos désirs, et des situations se répétant à l’infini. Sans faire de travail neuro-corporel, notre destin est alors figé. Il s’agit alors de se libérer des cuirasses rigides du corps via le défigement neuro-sensoriel.

Quel est le périmètre d’intervention de la méthode Peace ?

La méthode PEACE permet de traiter tous types d’addictions émotionnelles dans la relation, les deuils, les peurs, les blocages à la réalisation, les culpabilités personnelles, les addictions alimentaires,les TOC, les auto-sabotages, les dépressions, etc.

Les effets du figement sur notre vie sont les suivants :

  1.  Nous créons par rayonnement quantique à l’extérieur de nous une réalité quantique figée faite de schémas répétitifs dans nos vies,
  2.  Notre corps est devenu plus ou moins insensible, nous interdisant de savoir ce qui est bon pour nous, ce qui nous anime, nous séparant de notre raison d’être,
  3.  Nous avons un mal fou à passer à l’action, à mener à terme nos projets de vie, notre système nerveux orthosympathique de passage à l’action étant inaccessible,
  4.  Nous développons à terme souvent des symptômes corporels plus ou moins graves sans comprendre pourquoi,
  5.  Notre sentiment d’impuissance généré par cette énergie bloquée dans notre corps, crée notre sentiment de frustration et toutes nos émotions majeures récurrentes qui en découlent : colère, tristesse, rancune, regret, culpabilité, honte,
  6. Ce schéma nerveux figé dans une perspective nous incite à focaliser sur toutes les informations de notre réalité qui lui ressemblent, nous écartant de toute la réalité au delà que nous ne pouvons percevoir. Nous focalisons sur les mêmes comportements des autres et de nous mêmes, il devient difficile d’apprendre pour nous,
  7.  Le système vagal qui permet l’ouverture du cœur est inaccessible, nous empêchant de sortir de nos perceptions binaires « il est méchant », « il est gentil »,
  8.  Cette énergie figée est une énergie indisponible pour vivre nos passions et les défis de notre vie, nous épuisant inlassablement

Vous dites que le travail en PEACE part du corps, pour aller vers les émotions et ainsi faire évoluer nos pensées : ce ne sont pas plutôt nos pensées qui nous guident ?

Non, les découvertes actuelles en neuroscience nous prouvent le contraire. C’est le corps qui influe sur la tête et donc nos émotions et pensées à 90% pour 10% en sens inverse. Bien sûr il y a des boucles de rétroactions et la pensée peut entretenir les sensations du corps. Mais ce sont celles ci qui priment.

Voici quelques données pour appuyer ce propos:

  • Durant la vie intra utérine et les premières années de vie, nous sommes avant tout des êtres sensoriels. Les aires du cortex cérébrales ne sont pas matures, nous ne pouvons pas vraiment voir, entendre, sentir. Ou plutôt si mais nous le faisons avec tout notre corps via des structures appelées fascias qui captent l’information. Ces structures présentes partout dans notre corps, entourant tous nos organes, os et muscles, sont tapissés de milliers de capteurs intéroceptifs et font de notre corps notre principal cerveau avec la tête (des milliards de neurones), le ventre (200 millions de neurones) et le cœur (40 000 neurones). Ils possèdent des innervations neurologiques qui peuvent atteindre directement la cellule sans passer par le système nerveux central.
  • De plus, l’on sait à présent que le corps réagit une fraction de seconde avant la tête selon le chercheur Benjamin Libet. Une expérience a été menée sur des individus. Des images tristes ou joyeuses étaient présentées aléatoirement et en parallèle l’activité du cerveau était mesurée. On a constaté que le corps percevait l’info une fraction de seconde avant l’apparition de l’image sur l’écran. On parle dans ce cas d’intelligence autonome du corps.
  • D’après les travaux de Peter Levine, 90% des influx nerveux vont du corps vers la tête et 10% seulement de la tête vers le corps, via le nerf vague qui relie les viscères à la tête. Les informations transmises par le corps prime donc sur celles de la tête. Notre tête est donc pilotée à 90% par nos programmes corporels et émotionnels inconscients.

Quels résultats pouvons nous attendre de la méthode PEACE ?

La méthode PEACE permet de s’ouvrir à d’autres possibles, à l’inconnu et l’inattendu.

Elle permet surtout l’ouverture du cœur via le défigement du nerf vague ventral et du péricarde (fascias entourant le coeur) afin de s’ouvrir à la vie, et embrasser toutes ses polarités.

Il s’agit de pouvoir réincarner son corps pleinement et de retrouver cette sensorialité qui prime pour pouvoir être au plus près du processus de la vie en soi. Processus qui réagit dans l’instant, s’adapte sur le moment, qui accueille tout, les émotions, les situations, et les laisser repartir. Un flux de vie sans entrave, qui donne autant qu’il reçoit. Car notre corps, c’est cela, un système vivant qui respire et s’adapte en permanence à son environnement, dans l’instant présent, qui vit tout aussi bien le positif que le négatif sans retenir ni figer. Il accepte ce qui vient à lui et accepte aussi de le laisser partir. Le corps a ainsi la perception global du moment présent. Il est complet et ne manque de rien, tout est là.

On peut parler de libération, de rencontre avec soi-même, de reconnexion avec son corps, et ce que nous sommes vraiment.

Et enfin, cerise sur le gâteau, elle permet d’aller à la rencontre de cet espace de pure conscience, de pure présence, de pure silence, présent en chacun à tout instant, en permanence mais souvent inaudible et inaccessible car étouffé par le bruit du corps figé, des émotions et des pensées. Il s’agit de cette partie en soi complètement aimé, un espace au fond de soi derrière l’histoire du je, des rôles, des croyances, un espace de vulnérabilité. Un espace d’amour où l’on se sent digne d’être aimé et où l’on est soi même ce pur amour. Cet amour là est celui qui compte vraiment, c’est comme revenir à la maison.

Concrètement, comment cela se passe ?

Concrètement? Je vais vous illustrer avec l’exemple de mon chat, Bigoudine, ca sera plus simple 😉

Je le vois à chaque fois quand je lui mets sa pipette anti-puces, et à chaque fois c’est fascinant: elle est complètement figée entre mes mains, son corps est contracté comme rétréci, il n’y a pas un poil qui bouge. Au moment où je desserre les doigts, son corps reprend sa forme et son volume, se défige, et Bigoudine part en trombe. S’en suit une série de sauts électriques dans le jardin, les quatre pattes en l’air, les griffes écartées. Une fois le jardin quadrillé, 10 min après elle revient comme si rien ne s’était passée, elle a tout oublié!!

Lors d’un stress, notre néocortex se débranche et laisse les commandes au cerveau limbique et reptilien. Nos facultés de raisonnement ne sont plus accessibles. Nous sommes alors sous l’emprise de nos émotions, celles du passé, nous sommes en mode survie, en mode automatique. Au niveau du corps, cela entraîne la réaction physiologique de lutte/fuite via le système nerveux orthosympathique. Le sang va être rapatrié en priorité vers les membres supérieurs (lutte) ou inférieurs (fuite). Si la lutte ou la fuite sont impossibles, le système nerveux parasympathique va prendre le relais via le nerf vague. Non pas via sa branche ventrale, responsable de l’état de bien-être et de détente, mais via sa branche dorsale, la plus ancienne, reliée directement au cerveau reptilien, en lien avec la survie. Non myélinisée, cette branche va engendrer des sensations de resserrement, de rétrécissement, d’oppression. La sang va se retirer des membres vers le centre, l’énergie est rapatrié dans un mouvement centripète. On assiste alors au phénomène d’inhibition, aussi appelé sidération. Les muscles vont se figer totalement via les fascias.

Une énergie considérable (type vasques communicantes) est alors mobilisée. Toute cette énergie, si elle ne peut pas être évacuée ou redistribuée, restera comme figée dans nos fascias, nos viscères, nos muscles. Je parle des fascias en premier lieu car ils sont présents partout, autour des muscles, des organes, des os; et vont capter l’information en premier du fait de leur riche innervation nerveuse et sanguine, de leur structure (fibres de collagène agissant telles des semi-conducteurs, spéciale dédicace aux plus physiciens d’entre vous qui me lisent 😉 ).

L’homme a perdu cette capacité de défigement naturel, cette capacité de résilience face à un stress. Car pour le cerveau humain, s’abandonner à cet état d’inhibition pour se défiger est synonyme de mort. Et lui ne veut pas mourir! Il conserve alors cet état, jusqu’à ce qu’un autre évènement similaire se reproduise.

Notre société nous met en permanence face à des situations vécues comme stressantes. Alors au fil des années, lorsque le schéma se répète de multiple fois, les fascias perdent leur capacité à se décontracter/se désinhiber, l’énergie est bloquée. Notre corps se durcit, devient douloureux, le mouvement se fait dans des amplitudes plus limitées. L’âge dit on. Notre vision est également rétrécie, nos comportements sont pré-programmés. Peurs, sensations d’étouffement, sensations d’angoisse, le manque de temps parfois nous envahissent. Nous sommes difficilement sereins. On parle de cuirasses car cela finit par faire comme une armure, coupé de ses émotions, de ses sensations corporelles.

Une seule solution: libérer l’énergie accumulée; rééquilibrer l’énergie dans le corps; diminuer la charge émotionnelle négative liée à la perception des évènements passés vécus comme dangereux; apprendre à se défiger, à s’abandonner aux sensations du corps; retrouver la connexion à son corps, et à soi-même; se libérer des tensions accumulées par le passé et inutiles à présent, pour plus de fluidité, pour laisser le flux de la vie nous traverser et la laisser agir pour notre plus grand bien, avec sérénité.

Il nous faut cependant comprendre que cela s’est produit pour nous protéger, car à l’époque il s’agissait de la meilleure solution/ stratégie trouvée. Cela s’est donc mis en place dans un élan d’amour pour soi, avant tout. Et à chaque fois que nous retrouvons dans une situation identique de figement, il s’agit en fait d’une proposition de rejouer la scène, dans l’amour cette fois.

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