Phytothérapie : En forme tout l’hiver avec les plantes

Chaque hiver ils font leur grand retour. Les petits microbes et autres bactéries prolifèrent dès que le soleil se cache et que l’humidité réapparaît. Et c’est à qui toussera ou reniflera le plus, souvent avec fièvre et courbatures en prime.

Pour éviter ça et rester en forme jusqu’à l’été, notre système immunitaire est notre plus précieux allié. C’est grâce à lui, à ses leucocytes et autres macrophages, que notre corps repousse les invasions (souvenez-vous, tout ça était expliqué dans les épisodes du dessin animé « Il était une fois… La vie », de notre enfance).

Néanmoins il est nécessaire de l’entretenir et même de le dynamiser, surtout à l’entrée de l’hiver. Et pour ça je ne connais rien de plus efficace que de prendre soin de soi à l’aide de remèdes naturels.

C’est ici que les plantes interviennent. Véritables concentrés naturels et stimulants pour l’organisme, elles sont nombreuses, présentent une large palette de vertus différentes, et sont à consommer dès l’automne pour allier bien-être, plaisir et santé.

La phytothérapie c’est quoi ? Ça sert à quoi ?

Médecine naturelle à l’efficacité reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé, la phytothérapie est employée depuis des siècles à travers le monde.

En grec, « phyton » signifie plante, et « therapein » ou « therapeia » soigner. C’est ainsi que cette science utilise les plantes et leurs extraits dans un but thérapeutique, à la fois préventif et curatif.

Actuellement, l’OMS répertorie plus de 20 000 plantes aux vertus médicinales scientifiquement testées, tandis que le Ministère de la Santé français reconnaît la phytothérapie en tant que médecine à part entière, depuis 1986.

Les plantes pour booster votre santé

  • Échinacée

Cette jolie fleur aux pétales roses assez semblable à une grosse marguerite, est pour moi la plante indispensable de l’hiver.

Immunostimulante, antivirale, antiseptique et anti-inflammatoire, elle était traditionnellement utilisée par les Indiens d’Amérique du Nord. Ce n’est qu’au XIXe siècle, que l’échinacée est importée en France.

Contre les refroidissements et les petites infections à répétition, elle n’a pas son pareil. Toutefois, elle est contre-indiquée face à certaines maladies auto-immunes et au virus du sida, ainsi que dans le cadre de traitements à base de corticoïdes, ou de chimiothérapie.

  • Le thym

Arbuste typique des terres du sud, le thym sent bon le soleil et fait chanter les cigales à la moindre évocation !

C’est d’ailleurs peut-être de l’astre roi qu’il tient ses vertus. Antiseptique, il est efficace contre les rhumes, bronchites, laryngites et certaines toux grasses.

  • Le sureau

Longtemps reconnu pour ses propriétés antivirales, le sureau parfois confondu avec la myrtille par ses fruits, est un excellent remède préventif mais aussi curatif, des états grippaux.

Il combat efficacement la fièvre, le rhume, les refroidissements et la toux sèche. Stimulant naturel des défenses immunitaires, il doit toutefois être évité par les personnes diabétiques.

  • Bourgeon de cassis

Les bougeons de cassis vous protègent grâce à leur action anti-inflammatoire puissante. Si vous êtes sujette aux rhinites, bronchites ou crises rhumatismales déclenchées par le froid et l’humidité, il est votre principal allié ! On parle ici également de gemmothérapie.

  • Spiruline

Bien que de nouvelles études soient encore nécessaires pour parfaitement comprendre le lien entre système immunitaire et spiruline, celui-ci semble bel et bien exister.

Pour lutter contre les fatigues chroniques et physiques et booster vos défenses naturelles, rien de tel que cette petite algue ultra concentrée en vitamines, protéines, minéraux et fer.

Comment les consommer ?

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En fonction des plantes, de leur composition, des besoins et de vos goûts personnels, vous pourrez avoir recours à plusieurs formes galéniques (liste non exhaustive) en phytothérapie :

  • L’infusion consiste à laisser macérer certaines parties d’une plante, généralement les feuilles et/ou les fleurs, pendant quelques minutes dans l’eau très chaude. Elle est à consommer plusieurs fois par jour.
  • La décoction utilise plutôt les parties denses des plantes, comme les racines ou l’écorce, pour les faire bouillir durant environ 10 min, avant de laisser refroidir la préparation obtenue, de la filtrer et d’en consommer là encore, plusieurs tasses chaque jour.
  • Les gélules contiennent de la poudre de plante recueillie après séchage et pulvérisation. Simples à utiliser, elles sont généralement à prendre par deux ou trois chaque matin, avec un grand verre d’eau.
  • La teinture mère est une solution hydroalcoolique conçue à partir d’un mélange de plantes fraîches et d’alcool. Un nombre précis de gouttes est recommandé en dose journalière.
  • Les EPS (extraits fluides de plantes fraîches standardisés) sont recueillis par broyage des végétaux à froid, tandis que leurs molécules actives sont récupérées avant d’être préservées dans une solution standardisée sans sucre et sans alcool, ajoutée de glycérine végétale. Pour cette raison, les EPS peuvent être utilisés par les enfants et les femmes enceintes, lorsque la plante elle-même n’est pas contre-indiquée.
  • La SIPF (suspension intégrale de plante fraîche) se différencie des EPS par le fait que les plantes, une fois broyées, sont placées dans une solution d’alcool à 30°. Tout comme les EPS, la consommation d’une SIPF se compte en ml par jour.

Pour quelle efficacité ?

On considère que les préparations obtenues à partir de plantes fraîches sont les plus concentrées. Le procédé d’extraction d’un EPS par exemple, serait 5 à 15 fois plus efficace qu’un autre !

Autre chose, il est préférable que vos produits soient réalisés à partir d’extraits de plante standardisés, c’est-à-dire, à la teneur en principe actif garantie et normalisée.

Enfin, la phytothérapie est à considérer comme une cure et non comme un traitement de fond. Elle est d’ailleurs à prendre dès les premiers symptômes pour une plus grande efficacité.

Quelques précautions

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Attention toutefois, si la phytothérapie n’entraîne aucun effet d’accoutumance, et est très rarement suivie des effets secondaires, elle n’en est pas moins puissante et parfois déconseillée.

L’utilisation de la phytothérapie reste effectivement contre-indiquée chez certaines personnes.

C’est particulièrement le cas pour les enfants de moins de 12 ans bien que certaines plantes puissent être utilisées à partir de 6 ans, les personnes allergiques, les patients concernés par une insuffisance rénale, et les malades sous traitement anti cancéreux.

C’est pourquoi l’avis d’un naturopathe ou d’un phytothérapeute est vivement conseillé, notamment parce qu’une partie de nos médicaments allopathiques sont eux-mêmes issus des plantes.

C’est par exemple le cas de l’aspirine qui provient du saule blanc, ou de la morphine et la codéine extraits de l’opium, lui-même produit par le pavot.

Deux médicaments anticancéreux, le Taxotère et la Vincristine proviennent de l’If et de la pervenche de Madagascar, quand la digitale créée la digitaline, un cardiotonique incontournable.

Pour celles qui ne vivent pas en ville, je sais qu’il n’est pas toujours facile de trouver ce type de médecins professionnels près de chez soi. Pourtant, renseignez-vous, demandez à vos voisins, aux anciens, et n’hésitez pas à poser la question à votre généraliste de campagne, qui se révélera quelquefois, lui-même compétant.

Photo Rocksana Rocksana, Debby Hudson Matt Briney sur Unsplash

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