Arrêter le soutien-gorge : Mode d’emploi
Peut-être as-tu déjà entendu parler d’à quel point il est bon pour toi d’arrêter le soutien-gorge. Mais peut-être aussi as-tu éludé la question à cause de multiples réticences personnelles tout à fait compréhensibles. Confort, fermeté, esthétique… On a toutes d’excellentes raisons de ne pas se lancer à corps et à boobs perdus dans la tendance no bra. Je te propose donc de prendre le temps de reconsidérer la chose à la lumière des vraies études scientifiques sur le sujet et d’aborder concrètement les points qui fâchent. Parce que, au final, arrêter le soutien-gorge, je te jure que ça fait quand même vachement plaisir.
En quoi arrêter le soutien-gorge est bon pour nous
Parce que c’est sans doute le plus efficace, on va commencer par traiter de l’argument scientifique. Depuis près de 30 ans, une bonne dizaine d’études bien trop peu mises en lumière ont été menées sur la question (je vous mets les liens en fin d’article).
Le point sur les risques de cancer du sein
C’est en 1995 qu’apparaissent de sérieux doutes sur le rôle du soutien-gorge dans l’augmentation des risques de cancer du sein. La pression exercée est identifiée comme une entrave faite à la circulation lymphatique, ce qui mènerait l’engorgement de la poitrine et, à terme, à son empoisonnement. La lymphe, vois-tu, c’est ce liquide légèrement visqueux qui vient remplir les ampoules que l’on se fait aux pieds avec nos chaussures neuves… Elle est indispensable à l’auto-nettoyage du corps et à la bonne évacuation de ses divers déchets. Si elle ne peut plus circuler librement, les impuretés s’accumulent, ce qui dans notre cas accroit le risque de cancer.
Cette observation a, par la suite, été appuyée par plusieurs autres études dont le grand public n’a pas spécialement entendu parler. Elles tendent toutes à conclure que plus la poitrine est comprimée et plus l’objet du délit est porté longtemps, plus c’est mauvais pour la santé. À l’inverse, ne pas porter de soutien-gorge diminuera les risques de fibroses, de kystes et de cancers.
Personnellement, j’aurais tendance à dire que, dans le doute, pas de doute… Mieux vaudrait arrêter le soutien-gorge dès maintenant.
La vérité sur la perte de fermeté de la poitrine
Mais alors, quid de la fermeté de ma jolie poitrine ? Après tout, on a toutes en tête ces images de femmes vivant presque nues sous des latitudes propices. Il est vrai qu’on a plutôt tendance à les imaginer les seins ramollis et tombants… Mais l’absence de soutien-gorge est-elle véritablement la source du problème ? Rappelons que ces femmes ont en moyenne bien plus d’enfants que nous et que leur peau est chaque jour longuement exposée au soleil – ce qui, on le sait, conduit à son dessèchement.
D’autant plus que plusieurs études ont montré qu’en réalité, c’est davantage le port du soutien-gorge qui conduit à l’affaissement de la poitrine ! D’ailleurs, si l’on y réfléchit un peu et sans non plus posséder de grandes notions de biologie, cela semblerait même logique : Quels que soient les ligaments ou tissus qui maintiennent notre poitrine en place, à force de ne pas être sollicités, il doivent bien finir par se dévitaliser… Du reste, c’est souvent le cas pour tout organe ou membre privé de son usage. Moins manger réduit le volume de l’estomac. Garder plusieurs mois son bras en écharpe le rendra immanquablement plus faible.
Il semblerait que cela soit pareil pour les ligaments de Cooper, auxquels on doit le maintien de nos charmants boobies. Une étude menée auprès de 50 sportives ayant totalement arrêté le soutien-gorge pendant 3 ans a prouvé que le sein devenait plus ferme et que le mamelon remontait légèrement. Si cela ne participe pas à vous convaincre, je ne sais pas ce qu’il vous faut 🙂
Des appréhensions légitimes liées à l’arrêt du soutien-gorge
Bon, OK. On peut désormais avoir de sérieux doutes sur ses effets à long terme. Mais si l’ont ne voit pas encore déferler dans les rues des hordes de femmes libérées de l’oppresseur en dentelle, c’est parce qu’il existe pas mal d’appréhensions tout à fait compréhensibles quant au fait d’arrêter le soutien-gorge.
La douleur et l’inconfort
Oui, je ne vais pas te mentir, au début, arrêter le soutien-gorge, ça fait mal. Ça fait mal un peu comme quand on s’apprête à avoir nos règles. Ça tiraille, et même, ça lance en fin de journée. Je te le concède volontiers, ça n’a rien d’agréable. Mais il n’y a pas de quoi être surprise : nos ligaments ne sont plus du tout habitués à travailler. Cela fait des années que l’armature bosse à leur place, alors il ne se sont pas foulés pour s’entretenir… Et pourtant, je te jure qu’il sont pleins de bonne volonté, nos petits ligaments : en quelques semaines à peine, un mois maximum, la douleur et l’inconfort disparaissent progressivement. La nature reprend peu à peu ses droits 🙂
La gêne des machins qui bringuebalent
J’avoue. En plus de faire mal au début, arrêter le soutien-gorge, ça fait que, d’un seul coup, on prend conscience de nos seins. Et c’est plutôt encombrant comme machins. Habituées que nous sommes à avoir l’avant-scène fermement maintenue, on se retrouve avec tout un orchestre en plein déménagement. Ça dépasse, ça ballotte et ça ne tient pas en place. Mais me croiras-tu si je te dis que, là aussi, c’est une question d’habitude ? L’impression que le monde extérieur ne voit que ça va peu à peu diminuer. Et le jour viendra très vite où tu te lèveras le matin sans plus y penser du tout !
L’épineux problème des mamelons qui pointent
Idem pour l’épineux problème des mamelons qui pointent. Cela serait-il la marque d’une excitation ? Cela serait-il honteux ? Inesthétique ? Aguicheur ?… Franchement, ma sœur, on est trop grandes pour ce genre de préoccupation. Mais si cela peut te rassurer, le fait d’arrêter le soutien-gorge va diminuer la sensibilité au frottement (et pour cause, ça frottera davantage et plus souvent, donc ton corps va s’habituer). Et rapidement, c’est comme le reste : ça va passer. Et en attendant, tu peux toujours porter une petite veste ou quelque chose d’épais 😉
Le manquement au sens de l’esthétique
Il est également parfaitement légitime de trouver ça « pas beau ». C’est vrai qu’en terme de silhouette, l’absence de soutien-gorge, c’est pas toujours fifou. Le plus simple c’est encore de débuter son expérience d’arrêt du soutien-gorge en hiver : ça sera globalement moins délicat sous un gros pull que dans un petit débardeur moulant. Sinon, il faudra savoir ruser et choisir des vêtements dont la coupe est soit galbante, soit dissimulante. Il conviendra également de garder à l’esprit que le lien « poitrine libre = moche », c’est aussi quand même vachement culturel et une question d’habitude…
Le cas des fortes poitrines
Eh si ! Même les fortes poitrines peuvent se passer de soutien-gorge. Par contre, soyons honnête : l’adaptation sera un peu plus longue. Mais le temps pour les ligaments de Cooper de se renforcer et d’apprivoiser les nouvelles sensations, la démarche est exactement la même ! Même en faisant du sport, le soutien-gorge n’est pas nécessaire. Juré !
L’amour de la sexiness
Je suis complètement d’accord avec toi : un soutien-gorge, ça peut-être très joli. Se sentir sexy, ça fait toujours du bien et ça donne confiance en soi. Mais là, on ne parle pas de jeter sa lingerie pour autant : tu peux toujours la garder dans un coin de tiroir. Voire même continuer à en acheter ! Restera à la sortir pour les grandes occasions ou pour la porter sous un vêtement qui le nécessite, ou avec lequel tu préfères l’utiliser.
Le no bra ou le plaisir de la liberté à tous les niveaux
En fait, au bout d’un certain temps après l’arrêt du soutien-gorge, il sera évident que le remettre, même pour quelques heures, est devenu désagréable. Et cette simple sensation appelle à une prise de conscience plus large : « On m’a appris à aimer ça. » On nous a appris à aimer quelque chose d’inconfortable. On nous a appris à être convaincues du fait que sans soutien-gorge, non seulement on avait l’air d’un gros sac, mais qu’en plus nos seins allaient tomber, qu’on allait avoir mal, que nos seins étaient très excessivement fragiles, qu’il fallait les protéger, etc. Quant au mal de dos, le soutien-gorge n’a jamais lutté contre : au final, c’est toujours nous et nos épaules qui portons le poids de nos féminités triomphantes ! Le reste n’est qu’une question de posture et d’habitude.
Le soutien-gorge tient en réalité bien plus d’une injonction de l’industrie de la mode que d’un véritable besoin physiologique (et pour cause, il n’existe que depuis la fin du 19e siècle et sa forme la plus ancienne n’est jamais que le corset). Il faut bien se faire à l’idée que le soutien-gorge est un besoin artificiel que la société de consommation nous a créé en nous faisant croire que notre confort, notre beauté et notre santé étaient en jeu. Un peu d’esprit critique sur cet état de fait ne fait pas de mal. Car au final, l’important n’est pas de porter ou de ne pas porter de soutien-gorge (chacun fait ce qu’il veut, merde !), il faut juste le faire en pleine conscience.
Je laisse la parole au site freetheboobies.fr, qui en parle globalement bien mieux que moi, notamment en compilant toutes les études faites sur le sujet et en répondant à toutes les questions que tu peux encore te poser.
Après 3 ans passés dans le milieu de l’édition littéraire et le stress des dead lines, je me suis reconvertie dans la rédaction Web. J’avais besoin de vivre à mon rythme et la forte envie de voyager… D’être un peu plus proche de moi, en somme.
Aujourd’hui, je suis l’heureuse détentrice d’un van aménagé, d’un tapis de yoga, d’un stérilet et d’un placard de salle de bain rempli de produits naturels. Mais ça n’a pas été facile tous les jours ! Je partage avec vous mes conseils et astuces pour mieux vivre la délicate transition vers un mode de vie plus harmonieux, en accord avec soi et avec l’environnement.
Bonjour,
Je ne porte plus de soutien gorge depuis de nombreuses années et il est vrai que ma poitrine tien bien, je suis contente, de voir votre rédactionnel, je vais m’y tenir après tout !
cordialement