Orgasme au féminin : tout ce que vous devez savoir

Vous êtes plutôt clitoridienne ou vaginale ? Question piège ! Le 21 décembre dernier nous fêtions la Journée Mondiale de l’Orgasme. Et en ce mois de février placé sous le signe de l’amour, j’ai eu envie de parler plaisir féminin avec vous.

D’après une enquête réalisée par le leader des accessoire intimes Lelo, 18 % des femmes avoue ne pas réussir à atteindre l’orgasme lors d’un rapport sexuel avec pénétration. Mais connaissez-vous bien votre corps mesdames ? C’est ce que l’on va découvrir ensemble…

Le clitoris : organe du plaisir

Parce que oui, comment parler orgasme sans parler clitoris. C’est comme être une fille et ne pas avoir de shampooing. Pourtant, jusqu’à récemment – c’est-à-dire 2017 –  il s’agissait d’un organe encore mal représenté dans les manuels scolaires. Voire complètement ignoré d’ailleurs.

Le clitoris c’est bien plus que ce petit et joli bourgeon rose situé à la naissance de nos petites lèvres. Parfois recouvert d’un petit capuchon ou non. Chacun sa vulve. 

Ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Reprenons tout depuis le début. Le clitoris ou l’organe clito-urétro-vaginal – dit CUV pour les intimes – est un organe du système génital féminin. Un organe complexe qui cache bien son jeu. En effet, la taille réelle d’un clitoris est plus proche des 15 centimètres que de celle d’un simple petit pois. Tout comme le pénis, il peut se mouvoir.

Il bouge au rythme des contractions périnéales. Seulement voilà, contrairement à nos mecs, tout cela est gardé bien au chaud, en interne.

Le clito, lui, est composé de 4 éléments distincts. Premièrement, il y a le gland – que tout le monde connaît mais dont peu savent se servir (ALERTE ! CECI N’EST PAS UN JOYSTICK).

Comme je l’expliquais précédemment, il peut être recouvert d’un petit capuchon et est attaché aux petites lèvres, en haut du pubis.

Nous avons ensuite les 2 piliers. Deux branches qui peuvent mesurer de 12 à 15 centimètres. Elles se trouvent dans la face interne des os du bassin. C’est ce qu’on appellent des corps érectiles, c’est-à-dire que le sang y afflue lorsque cela devient caliente avec ton chéri. (Érectile, érection, tout ça, c’est de la même famille).

À la jonction de ses deux piliers se trouve le corps du clitoris aussi appelé corpora ou racine. Pour te schématiser un peu tout ça, tu peux imaginer un anneau suspendu à la symphyse pubienne. Il passe de part et d’autre du vagin ainsi que de l’urètre. Il entoure les glandes de Skenes ou également appelées para-urétrale.

And last but not least, il y a ce qu’on appelle les bulbes du vestibule. Ça ne s’invente pas.

Ils sont décrit comme des corps spongieux érectiles qui descendent de l’urètre pour venir entourer le vagin. Le tout communique en permanence avec le corps du clitoris grâce à un réseau de veine nommé le Plexus de Kobelt.

Toute cette mécanique complexe possède un grand réseau de fibres nerveuses (8 000 !) voué à un seul et unique but : le plaisir féminin.

Et malgré tout, selon une étude réalisée par l’Ifop, les Françaises sont les championnes de la simulation ! Nous sommes également les femmes ayant le plus de difficulté à atteindre l’orgasme parmi les pays sondés.

Aussi tristes soient ces chiffres, ils ne sont pourtant pas si étonnant. Il faut dire que notre intimité reste un grand mystère pour la plupart des hommes mais aussi des femmes elles-même. Sans parler du fait que le plaisir féminin a été durant des années diabolisé.

Et lorsque par-dessus le marché, l’orgasme féminin est victime de nombreux mythes et de désinformations, difficile de s’y retrouver. À commencer par la définition même de l’orgasme.

L’orgasme : mythe et réalité

D’après le Larousse, l’orgasme est “le point culminant et terme de l’excitation sexuelle, caractérisé par des sensations physiques intenses.” Je n’aurai pas si bien dit.

Néanmoins, il suffit de faire une rapide recherche sur Google pour lire qu’il existerait jusqu’à 12 orgasmes différents. Et avec tout ça, nous ne sommes toujours pas capable d’atteindre le 7e ciel ?

En réalité, il s’agit d’un énorme amalgame.

Orgasme clitoridien et orgasme vaginal

Orgasme anal, orgasme multiple, point A, point G… la liste peut être encore longue. À en croire les magazines féminins, il semblerait de notre cavité vaginale est remplie de boutons magiques capables de nous faire jouir comme jamais.

Certes, différentes stimulations réalisées à différentes zones de l’appareil génital féminin peuvent provoquer des sensations de différentes intensités. Néanmoins dites-vous bien une chose : que votre orgasme soit déclenché par un stimuli intra-vaginal, au niveau du clitoris ou encore à quelques centimètres du vagin tout ceci n’est possible que grâce à notre super copain le clito’.

Il ne s’agit que de stimulations directe ou indirecte des différentes parties de l’organe clito-urétro-vaginal. Conclusion : il n’existe qu’un seul orgasme, l’orgasme clitoridien.

Un orgasme aux multiples facettes certes, mais un seul orgasme tout de même.

Et le point G dans tout ça ?

Beaucoup l’ont cherché, peu l’ont trouvé… D’après ce que l’on raconte, le point G se situerait à environ 4 ou 5 centimètres de l’entrée du vagin. Pas besoin de s’aventurer dans des contrées lointaines pour le stimuler donc.

Encore faut-il qu’il est un jour réellement existé.

En effet, la communauté scientifique peine à se mettre d’accord à ce sujet. Alors, le point G : mythe ou réalité ? Différentes hypothèses semblent expliquer sa grande notoriété.

La première hypothèse nous dit que c’est l’augmentation de l’innervation à l’entrée du vagin qui provoquerait une vague de plaisir intense au moment de sa stimulation.

D’autres pensent qu’il ne s’agit que de la stimulation du corps du clitoris. Effectivement, comme on vient de la voir, le clitoris – seul et unique organe du plaisir féminin – entoure toute la cavité vaginale.

La dernière hypothèse suggère qu’il s’agirait en fait d’une zone en contact avec l’urètre et les glandes Skenes.

Pour comprendre, il faut remonter le temps dans les années 40 – 50. A cette époque, le Dr Grafenberg (d’où le point G), a précisément étudié cette zone de l’intimité féminine. Il avait alors évoqué que s’y trouvait une sorte de prostate féminine, une zone très érogène que l’on retrouve chez l’homme.

La prostate c’est quoi ? Eh bien, ce n’est pas seulement un cancer. La prostate, c’est avant tout une glande située sous la vessie. Elle se trouve à l’avant du rectum et fait partie intégrante de l’appareil reproducteur de l’homme. Elle sert notamment de canal pour que les petits spermatozoïdes viennent butiner notre ovule.

C’est également une zone de plaisir qu’on appelle le point P. (Original)

Outre ses vertus thérapeuthiques, le massage prostatique est surtout synonyme de plaisir intense. Tout homme peut d’ailleurs goûter à ses sensations inconnues grâce à la stimulation de la zone située entre l’anus et les testicules ou bien directement par le rectum. Pas de chichi entre nous.

Finalement, le fameux point G qui nous fait toutes culpabiliser ne serait qu’un résidu de prostate. D’ailleurs, cela m’amène à mon dernier point : l’éjaculation féminine.

L’éjaculation féminine et femme fontaine

Non, mesdames, n’ayez plus honte. Sachez qu’en vérité, toutes les femmes sont capables d’éjaculer. Il s’agit d’un phénomène physiologique tout à fait normal. Mais encore une fois, l’intimité de la femme est tellement méconnue qu’elle finit par être stigmatisée.

En réalité, beaucoup de femmes ne s’en rendent même pas compte. Elles éjaculeraient en interne, c’est-à-dire vers la vessie.

Des analyses d’urine post-coïtales semblent le confirmer.

Mais tout comme l’homme, cela est dû à notre petit résidu de prostate, en l’occurrence la stimulation du sois-disant point G. En effet, en période de pré-orgsame ou même durant l’orgasme, les glandes para-urétrales sécrète un liquide inodore et incolore. Certaines femmes peuvent perdre jusqu’à 200 millilitres. D’où l’existence des femmes fontaines.

Comment ça marche un orgasme ?

Bonne question, Gaston ! Que se passe-t-il dans notre corps au moment de la jouissance intense ? Quelles sont même les différentes étapes d’un orgasme ?

C’est l’instant biologie de notre article.

Les sexologues se sont mis d’accord pour distinguer 4 phases différentes : la phase d’excitation, la phase de plaisir en plateau, l’orgasme puis la détente. 

Excitée comme une puce

Sans excitation, pas de rapport. En effet, cette première étape de la conquête de l’orgasme est primordial pour que la suite des évènements se passe de la meilleure des façons.

Que se passe-t-il lorsque nous sommes excitée ? Premièrement, notre vagin s’humidifie ! Mais ça, j’imagine que vous le saviez déjà. D’ailleurs, je pense que nous savons toutes et tous à quel point des sécheresses vaginales peuvent être handicapantes pour vivre sereinement sa sexualité…

Mais ce n’est pas tout, tout un tas d’autres symptômes physiques font leur apparition :

  • la vagin s’élargit ;
  • le col de l’utérus et l’utérus lui-même sont tirés vers le haut ;
  • les grandes lèvres s’applatissent et s’écartent l’une de l’autre ;
  • les petites lèvres prennent du volume ;
  • le clitoris grossis également ;
  • les mamelons peuvent devenir plus fermes et le volume de la poitrine peut même augmenter !

Le plaisir servit sur un plateau

Une fois la machine mise en route, on entame la phase deux qui est “le plaisir en plateau”. Là encore, il se passe pas mal de choses dans notre petit corps :

  • l’ouverture de notre vagin est réduite de 30 % par la vasodilatation qui fait enfler notre cavité vaginale ;
  • les lèvres continuent de s’épaissir, changent même de couleur ;
  • la fréquence cardiaque augmente (mais ça vous l’aviez probablement remarquée) ;
  • les aréoles enflent (les aréoles, c’est la petite zone qui entoure tes mamelons).

Et la liste est encore longue.

Le point de non retour

On y est. Ton coeur bat fort dans ta tête. Ta respiration est haletante. Peut-être es-tu en train de crever, qui sait ? En tout cas, on y est. L’orgasme pointe le bout de son nez…

3, 2, 1 explosion de plaisir.

Les muscles de ton vagin, de ton utérus et de ton anus se contractent. Chacune de ses contractions sont espacées d’un laps de temps de 8 secondes précisément. D’autres contractions peuvent s’ajouter selon si ton orgasme est plus ou moins long. D’ailleurs, les différentes parties de ton corps se contractent également. Parfois même, c’est ton corps tout entier qui est en train de se rigidifier. (Tu vois, c’était pas totalement faux quand je te disais que t’allais mourir).

Dans ton cerveau aussi c’est la folie. Toute la zone du plaisir est stimulée.

Et tout cela va durer en moyenne 19,9 secondes (VS 6 secondes chez les hommes). C’est pas moi qui l’invente, mais une étude publiée dans le magazine Sexual Behaviour en 85 qui nous l’apprend. Nous sommes plutôt bien loties !

Il te faudra environ 12 secondes pour revenir à tes esprits. Ensuite c’est ce qu’on appelle la Myatonie, ou plus simplement la décontraction musculaire.

Tout ton corps se relâche, une sensation de bien-être t’envahie. Les tissus érectiles se vident de leur sang. Il faut compter une bonne demi-heure avant que tout ton corps ne revienne à la normal.

En revanche, si tu as envie de faire durer le plaisir, ne t’en prives surtout pas. En effet, contrairement aux hommes, les femmes n’ont pas de phase réfractaire. C’est-à-dire qu’un mec, aussi bien monté soit-il ne pourra pas avoir de nouvelle érection avant un petit moment. La stimulation de son pénis peut même être douloureuse et sensible durant cette période. Période qui – par ailleurs – varie d’un homme à un autre.

Tout comme ces phases décrites varient aussi d’une femme à l’autre. Ce cycle de l’orgasme peut tout à fait évoluer ou être perturbé selon les rapports ou les partenaires. Ces informations sont données à titre indicatif seulement.

Les bienfaits de l’orgasme sur la santé

Outre le plaisir intense qu’il procure, l’orgasme a bien d’autres qualités.

Vous voulez être en bonne santé ? Faites l’amour !

D’abord, la jouissance rend heureux. Je veux dire, littéralement. Au moment de l’orgasme, plusieurs hormones sont sécrétées par le cerveau : la dopamine, la sérotonine, la mélatonine. Puis, au moment de la détente, l’endorphine apaise les tensions et remonte notre morale.

D’ailleurs, votre cerveau lui-même vous remerciera. Vous avez entendu parler de cette étude réalisée dans une université du New Jersey ? Le cerveau d’une femme a été filmé par un IRM au moment de l’orgasme. Il a été démontré que toutes les parties importantes du cerveau étaient en action. Plus stimulé encore que lors d’une partie de scrabble !

Notre cœur non plus n’est pas en reste. Avec des pics allant jusqu’à 180 battements par minutes, l’orgasme vous garde en grande forme ! D’après une étude américaine, il serait même recommandé de jouir au moins 3 fois par semaines pour réduire de 50 % les risques d’AVC. À prendre avec des pincettes tout de même…

Le sexe agit aussi comme un antidouleur. Trop mal à la tête pour faire l’amour ce soir ? Au contraire, donnez-vous en à coeur joie ! L’endorphine et l’ocytocine se chargeront de régler vos petits maux.

Des difficultés à vous endormir ? Envoyez-vous en l’air ! La sérotonine agit sur la gestion du stress mais aussi sur le sommeil. Le meilleur somnifère.

Enfin, oubliez toutes vos crèmes et sérums anti-rides. Vous voulez garder une peau jeune et lumineuse ? Les ébats amoureux ont l’avantage de booster la production de collagène. Mettez-y tout votre coeur et votre corps, il faut transpirer un maximum. La sudation permet de détoxifier et nettoyer les pores de la peau. Eh ouai, les filles, faire l’amour ralentit le vieillissement.

L’essentiel dans tout ça, c’est quand même de passer un moment bien sympatoch’ avec son partenaire. Alors ne vous oubliez pas ! et surtout co-mmu-ni-quer avec votre chéri. Les hommes ont bien des défauts mais nous ne pouvons pas non plus les accablés de tous. S’il s’égare, montrez lui le chemin… Bisous, bisous.

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