La peur de se lancer : un obstacle à la création d’entreprise

L’idée de créer votre entreprise vous démange. Depuis quelque temps maintenant, vous désirez dépasser les frontières du salariat, devenir entrepreneuse, et donner vie à votre vision. Mais un dernier obstacle vous bloque : la peur de se lancer. « Suis-je assez légitime pour entreprendre ?», « et si j’échouais ? », « comment y arriver seule ? ». Des questions qui vous accompagnent au quotidien, et qui vous empêchent d’avancer. Voici quelques pistes de réflexion pour dépasser cette peur, et assumer votre envie de monter votre boîte !

Peur de se lancer : trouver son origine

J’ai créé mon entreprise en 2019. Pourtant, ce n’était pas gagné. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été envahie par les doutes et les questionnements. Je me demandais si j’avais les épaules d’une entrepreneuse. Les mois avant de commencer l’aventure entrepreneuriale, j’angoissais à l’idée d’entrer dans un marché saturé, de ne pas être assez originale, ou de ne pas avoir les compétences pour réussir.

Heureusement, j’ai réussi à taire ces angoisses. Et si je peux donner un conseil aux futures entrepreneuses angoissées, c’est de remonter à la source de votre peur. Dans cet article, je vous en présente 5, directement inspirées de ma propre expérience.

1.   Votre idée ne va pas plaire

Cette peur est tout à fait légitime. Après tout, votre idée est le moteur de votre désir d’entreprendre. Que faire si votre public cible n’adhère pas à votre vision ? À cela, je réponds que c’est une fausse excuse. Vous ne pourrez tester la popularité de votre idée qu’en la confrontant à la réalité.

Bien sûr, pour vous rassurer, vous pouvez utiliser les sondages en ligne et autres enquêtes qualitatives. Mais les résultats de ces outils restent limités. Rien de mieux qu’une expérience sur le terrain pour obtenir des réponses limpides. D’ailleurs, il y a de fortes chances que votre idée de départ ne corresponde pas réellement aux besoins de votre marché cible. Respirez, ce n’est pas grave !

Votre vision et votre projet ont le droit d’évoluer avec vous. Les retours aussi bien négatifs que positifs de vos clients permettent d’améliorer votre produit de départ.

L’entrepreneuriat est également une histoire d’adaptation. Vous aurez beau préparer un planning sur mesure ou organiser vos objectifs sur Notion, les imprévus seront inévitables. Mes objectifs d’il y a deux ans n’ont rien à avoir avec ceux d’aujourd’hui. La vision que j’ai de mon entreprise s’est enrichie grâce à de nouvelles expériences et compétences, et à une meilleure compréhension du marché.

2.   Aïe, vos finances vont souffrir

C’est un fait : vous allez probablement gagner peu, voire pas du tout, au début de votre projet professionnel. Il est donc normal que l’argument financier participe à la peur de se lancer. À noter que les chiffres en ligne donnent vite le tournis. Vous êtes sûrement tombée sur les statistiques de l’INSEE. Celles qui attestent que 39 % des entreprises n’existent plus 5 ans après leur création. Il y a de quoi angoisser.

Toutefois, gardez à l’esprit que vous n’allez pas finir sous un pont à cause de votre soif de liberté professionnelle. En France, en cas de problèmes financiers ou de passage à vide, les créatrices d’entreprise ont accès à des aides pour les dépanner. On peut citer, entre autres, l’exonération de cotisations sociales avec l’ACCRE ou les prêts à taux zéro.

De plus, rester salariée ne vous garantit pas non plus une sécurité de l’emploi. Si la pandémie nous a enseigné une chose, c’est que rien n’est gravé dans le marbre. Les mauvaises surprises peuvent arriver à tout moment, même avec un CDI.

Pour les plus frileuses, et j’en fais partie, la solution de jongler entre une activité de salariée et d’auto-entrepreneuse reste possible. Bien sûr, cela suppose que votre contrat de travail le permette. L’avantage ? Vous ne quittez votre travail qu’une fois votre entreprise rentable. L’inconvénient ? Il n’est pas toujours simple de s’organiser entre ces deux statuts.

3.   Vous allez être seule

Devenir entrepreneuse, c’est aussi assumer seule des responsabilités. Le bon fonctionnement de votre entreprise ne dépend que de vous. De quoi vous mettre une énorme pression sur les épaules. D’expérience, je pense que la peur de la solitude prend racine dans le syndrome de l’imposteur.  On ne se sent pas assez légitime dans son rôle. Pire, on doute de ses compétences.

Heureusement, si les décisions professionnelles vous incombent, rien ne vous force à cheminer seule. J’ai clairement noté une différence entre ma première et deuxième année d’entrepreneuse. Au début de mon parcours, je m’étais isolée, décidée à réussir par moi-même. Spoiler alert : cela ne m’a pas menée bien loin. Mais une fois que j’ai choisi de m’entourer d’amis professionnels, ma motivation a quadruplé, et mon chiffre d’affaires s’est mieux porté.

Aujourd’hui, de nombreux espaces vous permettent de travailler avec des personnes aussi inspirées que vous. Coworking, réseaux d’entrepreneurs, ateliers professionnels, ou incubateurs, vous gagnez en compétence et en confiance en soi au contact d’autres chefs d’entreprise.

Le bonus : vous réalisez vos propres limites en discutant avec des experts. Et cela n’a rien de problématique. Vous ne pouvez pas tout maîtriser. En vous alliant à d’autres entrepreneurs, vous apprenez à déléguer les missions dans lesquelles vous n’excellez pas.

4.   Vous allez vous afficher auprès de votre entourage

La peur de se lancer est également liée au regard de notre entourage. Une peur irrationnelle d’assumer ses ambitions. Que vont penser mes anciens collègues de mon site internet ? Ma famille va-t-elle soutenir mon projet ? Que vont dire les gens de mon logo ?

Stop ! Vous vous faites du mal pour rien. Oui, certaines personnes vont vous critiquer. D’autres vont vous renvoyer leur propre insécurité avec des remarques pas toujours rassurantes.  Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu le fameux « mais tu te rends compte des risques ? ». C’est très cliché de le dire, mais on n’a qu’une vie. Pendant que vous vous noierez dans vos doutes, les mêmes personnes qui vous critiquent seront passées à autre chose. Est-ce que ces petites remarques valent vraiment la peine de sacrifier votre rêve ?

5.   Vous allez échouer

La peur de l’échec s’impose en tête de liste dans les obstacles à la création d’entreprise. L’idée d’échouer après de nombreux sacrifices effraie. En effet, c’est une possibilité. Toutefois, je vous conseille de relativiser. Avec tous les dispositifs qui accompagnent les entrepreneurs en France, le succès n’est pas à écarter. Sans oublier les nombreuses formations disponibles en ligne pour pallier vos lacunes. Oui, vous pouvez réussir.

Et même si votre entreprise finit par fermer ses portes, ne le voyez pas comme un échec. Rien ne vous empêche de retenter l’expérience plus tard. Vous aurez non seulement tiré des leçons de votre première tentative, mais vous serez en plus mieux préparée.  Quoi qu’il en soit, vous aurez acquis des qualités estimées dans le monde du travail. À savoir des compétences commerciales, relationnelles, organisationnelles, ainsi qu’une expertise en marketing. Soyez fière de vous !

Ne plus se chercher d’excuses

Soyons honnêtes : si vous avez décidé de cliquer sur cet article, c’est que votre intuition vous pousse à sauter le pas. Alors, arrêtez de vous trouver des excuses, et lancez-vous !

  • Vous attendez le bon moment pour créer votre entreprise ? Ce moment n’existe pas. Il y aura toujours un imprévu pour gâcher vos plans.
  • Vous souhaitez que tout soit parfait avant le lancement ? Si le perfectionnisme est une excellente qualité, atteindre la perfection est une utopie. Une leçon qu’il m’a été difficile à intégrer. Il y aura sans cesse des points à améliorer.
  • Vous préférez finir les 4 formations entamées en début d’année avant de monter votre boîte ? L’autoformation s’avère indispensable dans la vie d’entrepreneuse. Mais ne vous cachez pas derrière l’apprentissage pour ne pas agir.

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Personne ne s’attend à ce que vous soyez bon dès le départ. Comme beaucoup d’entrepreneurs à succès le disent : « l’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint ». Vous allez essuyer des échecs, et connaître des passages difficiles. Tout comme vous allez enchaîner des victoires, et expérimenter de véritables moments d’euphorie. Cela fait partie du jeu.

Dans tous les cas, une chose est sûre : vous ne vivrez rien si vous ne vous lancez pas. Ainsi, demandez-vous si cette peur de se lancer vaut la peine de sacrifier votre rêve.

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