Épuisement professionnel : conseils pour le reconnaître et l’éviter

Selon la CFDT, 36% des Français ont déjà fait burn-out, dont une majorité de femmes. Le mal du siècle, comme l’appellent certains. Oui, mais un mal évitable. Pour Elles s’est penché sur ce phénomène de burnout et vous propose une mine de conseils précieux pour apprendre à l’identifier et éradiquer la bêbête en moins de deux. Prêtes ?

C’est quoi, ce fameux « épuisement professionnel » ?

Partout, on en entend parler. À la radio, à la télé, sur les réseaux sociaux… L’épuisement professionnel par-ci, le burnout par-là.

Mais sait-on exactement ce que c’est ?

Apparu dans les années 1970 sous la plume du psychologue Herbert Freudenberger, l’épuisement professionnel décrit un état de stress grave qui conduit à un épuisement physique, mental et émotionnel. Bien pire que la fatigue ordinaire, il rend difficile la gestion du stress et des responsabilités quotidiennes.

Les personnes qui souffrent d’épuisement professionnel ont souvent le sentiment qu’elles n’ont plus rien à donner. Elles se sentent vidées.

Cet état ne disparaît pas tout seul. S’il n’est pas traité, il peut entraîner de graves maladies physiques et psychologiques telles que la dépression, les maladies cardiaques et le diabète.

Qui peut être touché par l’épuisement professionnel ?

À vrai dire, pas mal de monde.

Toute personne continuellement exposée à des niveaux de stress élevés dans le cadre de son travail peut connaître l’épuisement professionnel. Les professionnels aidants, les médecins et infirmières, les dirigeants d’entreprise y sont particulièrement vulnérables. Mais pas que. Les cadres, les profs, les professionnels soumis à des obligations de résultat sont eux aussi concernés.

Parité oblige, ce mal du siècle touche aussi bien les hommes que les femmes (avec une majorité de nanas tout de même !), jeunes actifs ou travailleurs bien installés dans leur carrière.

Quels sont les signes qui ne trompent pas ?

Vous pensez souffrir d’épuisement professionnel, mais vous n’êtes pas sûre des signes ? Voici une liste de symptômes qui doivent vous alerter. Si vous vous reconnaissez, il est temps de lever le pied :

  • épuisement : vous vous sentez épuisée physiquement et émotionnellement. Les symptômes physiques peuvent inclure des maux de tête, des maux d’estomac et des troubles de l’appétit ou du sommeil.
  • isolement : sortir avec des amis ne vous dit plus rien, vous avez perdu l’envie de voir du monde, de pratiquer vos hobbys.
  • irritabilité : vous perdez souvent votre sang-froid avec vos amis, collègues et membres de votre famille. Vous faites preuve d’agressivité.
  • sentiment de perte de contrôle : faire face au quotidien, comme se préparer pour une réunion de travail, conduire les enfants à l’école et s’occuper des tâches ménagères peut également sembler insurmontable.
  • maladies fréquentes : l’épuisement professionnel affaiblit votre système immunitaire, vous rendant plus vulnérable au rhume, à la grippe et à l’insomnie. Il peut également entraîner des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété.
  • prise ou perte de poids : vous avez des fringales ou au contraire, votre appétit

Les étapes qui mènent au burnout professionnel

Contrairement au rhume ou à la grippe, l’épuisement professionnel est insidieux. Les psychologues Herbert Freudenberger et Gail North ont décrit les phases qui mènent à cet état :

  • Ambition excessive. Cela est commun pour les personnes qui décrochent un nouvel emploi ou entreprennent une nouvelle tâche, trop d’ambition peut mener à l’épuisement professionnel.
  • Négligence des besoins fondamentaux. Vous commencez à sacrifier vos propres besoins, comme dormir, faire de l’exercice, bien manger.
  • Déni. Au lieu d’assumer la responsabilité de vos comportements, vous blâmez les autres en les considérant comme incompétents, paresseux et dominateurs.
  • Isolement. Vous commencez à vous retirer de la sphère sociale. Les invitations à des soirées, à des sorties entre amis vous pèsent et ne vous sont plus agréables.
  • Changement de comportement. Les personnes sur le chemin de l’épuisement professionnel peuvent devenir plus agressives et s’attaquer aux êtres chers sans raison.
  • Dépersonnalisation. Se sentir détaché de votre vie et de votre capacité à la contrôler.
  • Vide intérieur ou anxiété. Vous êtes à la recherche de sensations fortes pour faire face à cette émotion. Vous trouvez du réconfort dans la consommation de drogues ou d’alcool, la suralimentation, les jeux de hasard.
  • Dépression. La vie perd son sens et vous commencez à vous sentir désespéré.
  • Effondrement mental ou physique. Cela peut avoir un impact sur votre capacité à faire face. Une hospitalisation peut être envisagée.

Comment prévenir le burn out, l’épuisement professionnel ?

Le stress lié à votre job est peut-être inévitable, mais l’épuisement professionnel, lui,ne l’est pas. En suivant ces conseils, vous pourrez prévenir ce malaise profond.

Faire de l’exercice physique

L’exercice est non seulement bénéfique pour notre santé physique, mais il peut également nous donner un élan émotionnel.

Vous manquez de temps ? Pas besoin de passer des heures à la salle de sport pour profiter des avantages d’une activité physique. Les mini-séances d’entraînement à la maison, 30 minutes de marche par jour, etc. sont des moyens pratiques de faire de l’exercice sans s’en apercevoir.

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Adopter une alimentation équilibrée

Une alimentation saine et constituée d’acides gras peut être un antidépresseur naturel. L’ajout d’aliments riches en oméga-3 tels que l’huile de lin, les noix et le poisson peut donner un coup de fouet à votre humeur. On n’oublie pas non plus nos 5 fruits et légumes par jour !

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Dormir suffisamment

Notre corps a besoin de 7 heures minimum de sommeil pour recharger les batteries. Et en la matière, les Français sont plutôt mauvais élèves : ils dormiraient 6h42 par nuit selon une étude de Santé publique France (2019). Or, bien dormir aide à garder notre cerveau en bonne santé et d’être plus performant la journée.

C’est pourquoi des habitudes de sommeil saines sont essentielles à notre bien-être. Essayez de vous coucher pas trop tard le soir et à heures régulières. De même, évitez la caféine avant de vous coucher, instaurez un rituel de détente au coucher. Enfin, oubliez le smartphone dans la chambre à coucher pour ne pas retarder l’arrivée de Morphée.

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Se fixer des limites

Organisez votre travail en fonction des besoins de l’entreprise, mais aussi de vos capacités et de votre disponibilité. Ne prenez pas un trop grand nombre d’engagements : vous n’êtes pas Wonder Woman. Et veillez à vous organiser le mieux possible pour prendre de l’avance si vous le pouvez. C’est toujours très appréciable. Pour être la reine de l’organisation, investissez dans un joli carnet ou utilisez un agenda en ligne type Google Agenda. Le simple fait de se décharger l’esprit fait un bien fou.

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Demander de l’aide

Oui, c’est difficile, mais il va falloir apprendre à déléguer. Mettez à contribution vos collègues dans le cadre d’une mission, vos amis, votre compagnon et même vos ados. Ils peuvent bien se charger du linge pendant le weekend, non ?

Se ménager des moments off

Faites-le savoir à vos collègues et patrons : le soir et le weekend, vous avez disparu de la surface de la Terre. Ne travaillez chez vous que lorsque cela est strictement nécessaire et profitez de vos proches. Faites un gâteau avec le petit dernier, une balade en vélo avec votre chéri, prenez un verre avec des amies… C’est tellement chouette.

Le saviez-vous ? La loi travail a consacré le principe du droit à la déconnexion pour les entreprises de plus de 50 salariés. En clair, un patron ne peut vous obliger à rester joignable en dehors de vos heures de travail.

Lâcher prise

Vous n’avez pas astiqué la maison depuis un moment ? Que va-t-il vous arriver ? La buanderie déborde de vêtements à repasser ? Vous verrez ça ce weekend. Vous culpabilisez de ne pas être une fée du logis comme Caroline Ingalls ? Sachez que c’est un mythe ! Et puis, Caroline ne tapait pas 35 heures par semaine au bureau pour payer les factures, elle. Alors, acceptez de ne pas être parfaite et faites ce que vous pouvez.

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Parler de son mal-être

8 femmes sur 10 souffrent de charge mentale. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a forcément une femme de votre entourage qui ressent un mal-être lié à sa profession. Alors, libérez-vous et apprenez à parler de votre souffrance au travail. Mettre des mots sur sa douleur suffit parfois à prendre conscience qu’il faut agir.

Et vous, l’épuisement professionnel, vous connaissez ? Êtes-vous déjà passé par là ?
Quels sont vos conseils pour le prévenir et vous sentir bien au travail ?

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